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Cathédrale Basilique Notre-Dame de Paris en feu.

Notre-Dame de Paris, une purification ?

Par Camille FRONTON, (Total publication: 9)

Quel drame ce lundi 15 avril 2019. Quelle catastrophe de voir se consumer, d’abord la flèche puis la toiture de la Cathédrale Basilique Notre-Dame de Paris. Que d’émotions, alors que tous ceux qui l’ont vu démarrer, et même ceux, comme moi, qui ont pris l’événement en cours, ont sans aucun doute pensé, véritablement, que ce feu allait être très vite maîtrisé.

Vers 19h00, un appel de ma jeune sœur m’annonce: « Notre-Dame de Paris est en feu !« . « C’est quoi ces bêtises ? » lui réponds-je. Et elle d’insister: « Regarde sur BFM, ça passe en direct ! » Je n’en croyais pas mes yeux, je ne rêvais pas. C’était bien vrai. De la fumée s’échappait de la base de la flèche, sur le toit.
Très rapidement, on a vu apparaître des flammes qui commençaient à lécher la flèche, et qui s’embrasait de plus en plus. Les flammes montaient déjà presqu’à la pointe. Bientôt on aperçoit la squelette de la flèche. On a envie que ça s’arrête, là, maintenant. On se demande si l’intervention des pompiers a commencé et surtout où se trouvent-ils, sont-ils au bon endroit pour stopper ce feu. Il n’est pas trop tard, la structure de la flèche semble tenir. On veut que ça se termine maintenant. Mais plutôt que ça, les flammes grossissent et montent de plus en plus, alors qu’à la base. « Oh mon Dieu ! La toiture s’enflamme à son tour« , me suis-je écrié. A la télévision, on aperçoit nombre de badauds médusés. Nous en étions tous au même point de sidération. Certains pleuraient. La volute de fumée épaisse devenait de plus en plus énorme, accompagnée de flammes rouge et jaune très soutenues. Je pense qu’à ce stade, tous, nous espérions un miracle. Personne ne pouvaient s’imaginer qu’à 20h00 environ la flèche se briserait en deux, tandis que les flammes s’étalaient sur toute la toiture, menaçant l’édifie dans sa totalité. Des lances, projetant l’eau pompée directement de la Seine toute proche, à l’aide d’une barge, se multipliaient au-dessus des flammes. Les pompiers étaient en action, au risque de leur vie. Tout cela semblait inefficace pourtant; chacun désirant tant voir disparaître ces flammes. La grande structure composée d’échafaudages, mise en place pour l’intervention de rénovation, compliquait la situation, car celle-ci était soumise au brasier juste en-dessous.

La Basilique Notre-Dame de Paris est dorénavant sans sa flèche.

Les chaînes de télévision, dépêchées sur place, nous ont permis de suivre en directe l’évolution de cette catastrophe, dont l’ampleur à cette instant n’est pas connue. Mais chacun pressent quelque chose de terrible et d’irrémédiable. Nous avons pu voir ce déploiement de moyens technique mis en place par les pompiers de Paris. Les commentateurs parlaient de quatre cent pompiers tentant de circonscrire ce feu qui brûle depuis plus de deux heures. L’annonce est faite par les autorités de possible chute de l’une des tours de la façade de Notre-Dame, ajoute aux inquiétudes. Selon les autorités du Diocèse, tout le trésor de la Cathédrale a pu être mis en lieu sûr. Mais l’accès à la nef semble posé problème depuis la chute de la flèche qui a transpercée le plafond de pierres.

Les informations nous parviennent, bien entendu, à mesure que les journalistes en possèdent et nous en font part, mais ce n’est pas toujours rassurant, car parfois contradictoires. Telle la maîtrise de l’incendie qui n’était pas gagnée. Celui-ci menaçait la structure générale de la Cathédrale toute entière. Aux alentours de vingt-trois heures, l’annonce est faite que le risque d’effondrement des tours est écarté, bien que le feu ne soit pas totalement sous contrôle. Nous voulions tous savoir, et surtout voir l’intérieur, ce qui en restait. Est-ce qu’en dehors des trésors, telle que la Couronne d’épines et la Tunique de Saint Louis, le Saint Sacrement, les autres parties ont-elles tenues le choc thermique ? L’orgue se trouve placé juste en-dessous de la voûte; les tuyaux en laiton ont peut-être soufferts de cette énorme chaleur ? Beaucoup de questions sans réponse, et le temps qui passe, et les flammes qui sont toujours visibles.

Qui sera en mesure d’expliquer ce qui s’est réellement passé ? Des travaux de rénovations étaient en cours. Un échaudage de plusieurs tonnes avait été mis en place au-dessus de la toiture, prenant appui sur la structure en pierres. La flèche devait faire l’objet d’une intervention. Sous les toits divers points d’intervention avec ce que cela comporte de nécessités matérielles et humaines, et donc d’erreurs humaines. Des fautes irrémédiables, bien que involontaires. Que penser de cet événement alors que nous sommes au tout début de la Semaine Sainte ?

L’Église vit des moments extrêmement difficiles, dus à de nombreux abus sexuels et d’autorité, mettant en cause des ecclésiastiques de renom entre autre. Devons-nous voir dans cette catastrophe un appel de Dieu ? Le Seigneur emprunte des voies dont nous n’avons pas idée. Son Église qui souffre a besoin d’être purifiée. Ne devrions-nous y voir un signe d’invitation à la conversion; en ces jours Saints de la Passion de Jésus, nous tous appelés à nous dépouiller, à nous renouveler pour mieux nous préparer à la vie dans le Royaume Céleste. Personnellement, j’ai envie d’y voir un signe de purification. La Cathédrale Basilique Notre-Dame de Paris est l’âme de la catholicité de la France. Mais au-delà de cela, c’est le lieu de cœur des français, où beaucoup de grands événements ont été vécus en communion, en dehors de toute appartenance religieuse. Tous ont été touchés personnellement; et le monde entier a réagit avec un sentiment semblable dans le cœur. Chacun désire revoir ce bel édifice retrouver de sa superbe. Un grand élan de solidarité s’est spontanément mis en place pour envisager une rapide reconstruction.
Le Ciel nous donne là, peut-être, l’occasion de nous questionner sur notre manière d’être, de faire, de penser notre relation à Dieu. Tout ce que nous détruisons sur terre affecte sans doute le Ciel. L’Église du Seigneur est affectée par des scandales; ce feu vient peut-être purifier ce qui peut l’être.
Car malgré ce grand brasier, l’intérieur de la Cathédrale a peu souffert finalement.

Le chœur de la Basilique en mauvaise état, mais la Chapelle de la Vierge reste intacte.

Dès les premières visions, nous avons pu apercevoir la grande Croix dorée du maître-hôtel, ainsi que la statue de la Piéta, tous deux intacts. Nous avons appris que la statue de la Vierge aux Piliers n’avait pas non plus été touchée, ainsi que les immenses tableaux de plusieurs mètres. Dans son ensemble, nous pouvons dire que l’édifice a tenu bon, l’essentiel étant préservé, Notre-Dame reste debout, mais l’Église, à proprement parler, a besoin d’être reconstruite.

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