
Combat de Carême
Prologue
Pardonner et être pardonné.
L’expérience que tout homme fait de l’amour de dieu est indispensable de l’expérience de son pardon, en raison de ce que Dieu est, et à cause de la sainteté de son nom. L’homme se découvre non seulement aimé, mais aimé d’un amour tel, qu’il le transforme et le rend juste. Dieu n’excuse pas, il n’a pas de complicité avec les démissions et les trahisons de ses fils; mais il les justifie en pénétrant par son Esprit au plus profond de leur subjectivité. Il les rend meilleurs, c’est-à-dire pleinement eux-mêmes, capables d’aimer et de pardonner. C’est leur cœur qui est changé. L’expérience humaine du pardon est, elle aussi, structurée par un double mouvement, pardonner et être pardonné. L’expérience du pardon désiré, demandé et reçu exige aussi une maturation: elle introduit l’offenseur dans une oeuvre de vérité qui s’accomplit en lui et requiert du temps. L’exigence de reconnaître sa faute et les conséquences sur sa victime (aveu et confession des fautes) à la fois révèle à lui-même comme injuste, et place devant la nécessité d’être remis de sa dette. Ce dernier élément implique qu’à travers l’acte commis, il a blessé la nature d’une relation. L’offense est toujours humainement injuste, car elle brise l’ordre naturel de la relation entre les hommes. La paix ne peut socialement revenir que si est restauré cet ordre initial de justice.
Mgr Jean LAFFITTE (Magnificat n° 328)
Évangile de Matthieu 4, 1-11 (1er dimanche de Carême – Année A)
En ce temps 1er dimanche de Carême, l’Eglise nous propose le moment où Jésus est conduit au désert par l’Esprit. Il y jeûne durant quarante jours et ensuite est tenté par le diable.
La question que nous pourrions nous poser, serait: « Pourquoi l’Esprit conduit Jésus au désert pour être tenté par le diable ? » Cela peut en effet nous paraître incompréhensible et même incongru. Mais si nous nous rappelons les débuts de Jésus, Il a commencer, vers l’âge de 12 ans, par se faire remarquer au Temple devant les Docteurs de la Loi, puis Il a vécu caché à Nazareth. Nous le retrouvons autour de la trentaine, recevant le Baptême par Jean dans le Jourdain. Et c’est là que l’Esprit se charge de le conduire au désert. Tout le temps qu’Il était discret à Nazareth, il n’était prêt de se révéler et d’accepter sa Mission. A partir du moment où Il est baptisé, une Théophanie confirme son état de Fils de Dieu, en qui le Père trouve toute sa joie (Mt 3, 17)
Prière après la Communion.
Le pain que nous avons reçu de toi, Seigneur notre Dieu, a renouvelé nos cœurs: il nourrit la foi, fait grandir l’espérance et donne la force d’aimer; apprends-nous à toujours avoir faim du Christ, seul pain vivant et vrai, et à vivre de toute parole qui sort de ta bouche.
Dans l’Évangile, nous avons vu que l’Esprit met Jésus face à ce qu’Il doit affronter et qu’il se fait fort d’être le Fils du Père en déjouant les attaques du diable. Jésus est le seul chemin vers la Lumière, vers la Vérité. Il est vivant et nous soutient. Nous devons avancer avec Lui en toute confiance.
Évangile de Matthieu 17, 1-9 (2e dimanche de Carême – Année A)
La liturgie de ce dimanche nous propose la Transfiguration de Jésus qui nous donne accès aux Mystères de sa nature divine. Il était nécessaire que Jésus fasse voir cette nature divine à Pierre, Jacques et Jean qu’Il avait conduit sur cette haute montagne, car le temps pressait, son heure où Il allait être crucifié arrivait et surtout certain se posaient des questions à son propos. Il fallait que leur foi se renforce. En même temps, nous avons là une idée de notre propre destination spirituelle. Dieu dit: « Soyez saints, comme moi le Seigneur, Je suis saint » (Lv 19). Notre propre lumière doit grandir en nous. De la nuée lumineuse la voix désigne de nouveau Jésus comme le Fils bien-aimé en qui le Père trouve sa joie.